Faire des économies sur les « pauses WC »

Sur le CDS de Lille, lors de la migration de l’outil des saisies d’activité, un cador Experis a eu la bonne idée de supprimer le temps de pause alloué pour les absences toilettes. Avant, lorsqu’un salarié devait aller au petit coin, sur l’outil il devait saisir « Restroom », cela n’était pas décompté du temps de travail.

Dorénavant, toute absence doit être déclarée et sera décomptée du temps de travail. Pour faire simple : Experis traite ses techniciens avec la même considération que la grande distribution envers ses caissières.

Quelle est la prochaine étape, inciter les salariés à porter des couches pour gagner en productivité ?

 

Absence de plan de carrière

La gestion des carrières chez Experis est un sujet qui pourrait prendre plusieurs pages. Par manque de place, nous vous faisons part d’un témoignage écrit que nous avons reçu de la part d’un manager :

« … Par rapport aux discussions sur les augmentations de salaires, les CRH nous expliquent clairement en formation que l’entretien de carrière (EAD) n’est nullement le lieu pour en parler… Mais c’est justement le lieu pour en parler sinon quand ? Il n’existe rien d’autre comme entretien. Je partage complètement votre avis sur le sujet…

Par contre, vous devriez sérieusement mettre en avant le fait qu’il n’existe même pas chez Experis de plan de carrière et que les entretiens de carrière ne servent à rien en dehors de faire semblant vis-à-vis des collaborateurs… C’est complètement ridicule et honteux… C’est ce qui fait fuir les ressources de notre groupe.

Où sont les entretiens intermédiaires pour mesurer les objectifs et pour aider le salarié à atteindre ses objectifs ? D’où la mise en place des formations, si besoin, en cas de difficultés. Il est impensable, dans une entreprise comme Experis, de gérer la partie RH du groupe sur un « ressenti », ce n’est pas professionnel ! D’autant plus si les SDM n’ont même pas les chiffres pour mesurer. Enfin, je ne vous parle même pas de la mauvaise gestion des formations et du reste…»

Au vu des témoignages reçus sur ce sujet, nous pouvons considérer que le plan de carrière a été jeté aux toilettes.

 

Ne pas valoriser l’ancienneté

Chez Experis, les salariés qui ont acquis trois années d’ancienneté font parti des meubles. Ceux qui ont 20 d’ancienneté sont une denrée rare.

Pour rendre l’entreprise attractive, l’une des solutions serait de valoriser ce personnel ; par exemple en leur offrant la médaille du travail et une prime assortie, comme cela se fait chez certains de nos concurrents.

Rien de tout cela chez Experis : les « vieux » sont en général les premiers oubliés lors de la distribution de l’aumône des augmentations.

Les salariés qui partent en retraite sont carrément une espèce protégée, encore plus rares que des cartes Pokémon des années 90. Pour eux, même topo : le futur retraité quitte les effectifs dans l’indifférence générale.

Une entreprise qui peine à recruter, mais qui ne fait rien pour fidéliser son personnel en valorisant l’ancienneté ; l’expression en tenir une couche sera-t-elle de mise ?

 

Foirer à 100 % les objectifs de recrutement

Petit rappel : lors de son passage printanier sur BFM Business, notre DG avait annoncé le recrutement de 1000 salariés en 2023.

Qu’en est-il de cette belle promesse ? Le graphique présenté ci-dessous vous donnera un début de réponse.

La CGT précise qu’il n’y a pas de plan de départs chez Experis, nous sommes rarement sollicités pour des cas de licenciements. La plupart de ces départs sont volontaires.

N’y allons pas par quatre chemins : les salariés fuient Experis.

Certains directeurs ont beau se faire mousser via des plans de communication qui se résument par « tout va bien », le constat pour cette année 2023 est accablant. Ce taux de turn-over est alarmant.

Il est urgent de redresser la barre en rendant cette entreprise attractive.